by Même pas l'hiver

La Société n'existe pas: Images de la guerre civile sous Margaret Thatcher
Maxime Boidy
Même pas l'hiver - 9.00€ -

« La société n’existe pas » : la formule de l’ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher est restée célèbre. On connaît moins ses ramifications en images, de la guerre civile anglaise du XVIIe siècle jusqu’à l’art contemporain en passant par la culture populaire en Grande-Bretagne. De photographies en affiches, de manuscrits en frontispices, ce livre traverse l’histoire pour cerner les échos visuels du thatchérisme. Son point de départ est une pièce de l’artiste Jeremy Deller : la reconstitution d’une bataille ouvrière entre mineurs grévistes et policiers survenue en 1984. Maxime Boidy en extrait une série de scènes qui sont autant d’infléchissements de l’idée de « corps politique ». Ce faisant, il dessine la discrète et brûlante actualité de ces formes symboliques, à l’heure de la guerre civile qu’a imposé le thatchérisme globalisé.

Maxime Boidy est enseignant-chercheur en études visuelles. Il s’intéresse principalement à l’histoire des savoirs de l’image et à l’iconographie politique sous toutes ses formes.

L’Architecte et la Femme au foyer
Frances Stark
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Dans son atelier, qui est aussi son salon, Frances Stark se demande si elle ne serait pas devenue une Femme au foyer. Elle observe avec amusement et lassitude les artistes hommes qu’elle associe à la figure des Architectes parce qu’ils séparent production artistique et activité ménagère, art et décoration et qu’ils ont la chance de pouvoir quitter l’espace domestique pour aller créer ailleurs.

Frances Stark réfléchit à son expérience quotidienne, la mêlant à des réflexions sur des habitations construites par R.M. Schindler et Jorge Pardo, l’essai Critique comme artiste d’Oscar Wilde, le livre Une chambre à soi de Virginia Woolf ainsi que des déclarations de Daniel Buren, d’Adolf Loos, d’Otto Weininger, ou encore de Ludwig Wittgenstein. Elle livre ainsi ses pensées, vives et sagaces, sur les espaces d’exposition, les maisons, les chambres à coucher, les coussins décoratifs, en prenant aussi en compte les couples hommes-femmes qui les utilisent, s’y rencontrent, s’y unissent et s’y séparent.

Un Moyen Âge émancipateur
Thomas Golsenne et Clovis Maillet
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Une récente enquête menée dans les écoles d’art et de design francophones aboutit à un constat étonnant : beaucoup d’étudiante·s affirment que l’artisanat est l’avenir de l’art et que les sorcières détruiront le patriarcat. Iels s’approprient un imaginaire composite mêlant fantasy et moines copistes, herboristerie médiévale et communalisme. Dans le même temps, des slogans en latin sont tagués sur les murs par de jeunes révolutionnaires. Des remèdes au capitalisme pourraient-ils se trouver dans le monde qui précéda son avènement ? Pour sonder cet imaginaire politique et artistique construit sur un passé lointain, Clovis Maillet et Thomas Golsenne analysent des œuvres contemporaines, des sources médiévales et la pensée de Silvia Federici et William Morris qui, chacun·e à leur endroit, proposent une vision du Moyen Âge émancipatrice.

Maître de conférences en histoire de l’art et études visuelles à l’Université de Lille, ancien directeur de l’unité de recherche Bricologie à la Villa Arson à Nice, Thomas Golsenne a publié Carlo Crivelli et le matérialisme mystique du Quattrocento (2017).

Professeur·e d’histoire et théorie des arts dans les écoles d’art d’Angers et de Genève, Clovis Maillet est aussi artiste performeur·euse en duo avec Louise Hervé et médiéviste. Iel est l’auteur·ice du livre Les Genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans (2020).

Un énoncé surpris par hasard
Lytle Shaw
Même pas l'hiver - 9.00€ -

Lorsqu’Allen Ginsberg s’enregistre sur un magnétophone et capte fortuitement des émissions de radio, le souffle du vent et des conversations, des agents du FBI et de la CIA l’écoutent, à la recherche d’aveux involontaires. En considérant ces agents comme de sérieux théoriciens de la poésie, Lytle Shaw montre qu’ils s’inspirent des expérimentations d’avant-garde et transforment une technique libératrice en un outil répressif.

Lytle Shaw enseigne la littérature à l’Université de New York. Il a publié Frank O’Hara : The Poetics of Coterie en 2006 (University of Iowa Press) et Fieldworks : From Place to Site in Postwar Poetics en 2013 (University of Alabama). En 2021, est paru New Grounds for Dutch Landscape (OEI).

Désolation
Verity Spott
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Un hôpital où un corps est connecté à un dispositif médical. Un pré faussement idyllique sous lequel grouillent des câbles. Des rivages où des formes oscillent entre ensevelissement et immersion. Dans Désolation, Verity Spott propose une poésie fantasmagorique entre narration, prose et dialogues. L’expression des sentiments bouleverse les attributions des pronoms personnels et les structures syntaxiques. Des identités changeantes prennent à partie les politiques d’austérité et les voix d’extrême droite. Livre de deuil et d’amour qui frôle la satire, Désolation travaille une écriture hybride où s’entrelacent la poésie lyrique, des images tirées de blockbusters et le langage des démagogues pour contrer les moules qui tenteraient de dicter la forme de nos chagrins.

Verity Spott vit à Brighton, écrit de la poésie et fait des performances. Ses derniers livres comprennent Click Away Close Door Say (Contraband Books, 2017) et le recueil de ses Coronelles (Veer Books, 2021).

Le Discours des autres
Craig Owens
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Craig Owens (1950-1990) a bouleversé la théorie de l’art en une décennie d’intense travail. À la fin des années 1970, aux États-Unis, il s’engage dans l’aventure intellectuelle postmoderne, en quête d’alternatives à un discours moderniste cramponné aux problèmes formels. Owens se penche sur des pratiques artistiques conçues à la croisée des médiums, comme celles de Robert Smithson ou de Trisha Brown. Lecteur des philosophes poststructuralistes, il soutient que les oeuvres se composent de signes ouverts à l’interprétation. Owens place ainsi les spectateur·ices au premier plan, tout en apportant une inscription théorique inédite aux performances de Laurie Anderson et aux oeuvres postconceptuelles de Barbara Kruger, Cindy Sherman, Sherrie Levine ou Martha Rosler. Attentif au genre des artistes et inspiré par des réflexions sur le pouvoir du regard masculin, Owens écrit ensuite sur le féminisme et la domination. Ses essais prennent une tonalité sociale et politique. Ils touchent aussi à des questions ouvertes par les études postcoloniales. Autant de recherches interrompues par le sida, dont Owens meurt en 1990. 

Ce recueil, établi, introduit et traduit par Gaëtan Thomas, permet de suivre les expérimentations d’une oeuvre portée par une réflexivité exceptionnelle.

Gaëtan Thomas est historien (médialab Sciences Po, Paris). Il a établi le recueil Pictures: S’approprier la photographie, New York 1979-2014 (Le Point du Jour, 2016) qui rassemble des textes de Douglas Crimp.

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